"Il rougit, puis reprit:
-Si quelqu'un aime une fleure qui n'existe qu'à un exemplaire dans les millions d'étoiles, ça suffit pour qu'il soit heureux quand il les regarde. Il se dit: "Ma fleur est là quelque part…" Mais si le mouton mange la fleur, c'est pour lui comme si, brusquement, toutes les étoiles s'éteignaient! Et ce n'est pas important ça!
Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. la nuit était tombée. J'avais lâché mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler! Je le pris dans les bras. Je le berçai. Je lui disais: "La fleur que tu aimes n'est pas en danger… Je lui dessinerai une muselière, à ton mouton… Je te dessinerais une armure pour ta fleur… Je…" Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l'atteindre, oû le rejoindre… C'est tellement mystérieux, le pays des larmes."
Antoine de Saint-Exupéry
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